31. Rubber
Genre: horreur, inclassable (interdit aux - 12 ans)
Année: 2010
Durée: 1H25
L'histoire: Dans le désert californien, des spectateurs assistent aux aventures d'un pneu tueur et télépathe, mystérieusement attiré par une jolie jeune femme. Une enquête commence.
La critique d'Alice In Oliver:
Probablement que le nom de Quentin Dupieux ne vous dit pas grand chose... Pourtant, ce dernier s'était déjà fait connaître en réalisant Steak, une comédie déjantée et absurde avec Eric et Ramzy.
Avant ce premier effort, Quentin Dupieux s'était taillé une réputation dans la musique électronique, sous le pseudo de Mr Oizo.
Voilà pour les présentations.
Rubber, sorti en 2010, est donc sa deuxième réalisation. Quentin Dupieux réussit un véritable coup de maître.
Pourtant, à la première lecture, le scénario de Rubber pourrait paraître complètement débile. Dans Rubber, Quentin Dupieux raconte l'incroyable récit d'un pneu psychopathe et criminel, massacrant presque tous ceux qu'il rencontre sur son passage.
Les aventures de ce pneu atypique sont suivies par des spectateurs, via quelques jumelles, permettant ainsi de beaux plans sur le paysage californien.
Le pari tenté par Quentin Dupieux est franchement osé, ou plutôt gonflé... Certes, racontée comme cela, l'histoire peut paraître totalement absurde.
Ce serait vite oublié les références de Dupieux, qui semble puiser ses influences chez David Lynch (on pense immédiatement à Eraserhead et à Lost Highway) et chez David Cronenberg.
Dans Rubber, le personnage le plus humain reste le pneu lui-même. Sur sa longue route, il croisera des policiers ahuris, une belle jeune femme et d'autres personnages lisses et sans saveur.
Tous ces protagonistes ressemblent aux spectateurs qui suivent avec délectation les aventures du pneu psychopathe, ces derniers se comportant comme de véritables vautours en manque de sensations fortes.
Avec Rubber, Quentin Dupieux critique le cinéma actuel et un système qui entretient les bouffeurs de pop corn, abonnés aux Transformers, aux remakes, aux préquelles et aux suites formatées.
A travers l'histoire de ce pneu criminel, Quentin Dupieux propose un road-movie horrifique et fantastique qui va à l'encontre des attentes d'un public standardisé. Un véritable tour de force !
Après, nul doute que Rubber ne plaira pas à tout le monde...