11. BIFFF 2021
Et oui ! Pandémie oblige, nous n'avons pas déambulé, tels des zomblars assoiffés de gore, sur les travées de notre Bifff national. Point d'œillade lubrique vers les victimes consentantes du body painting en live (qqun se sent visé ?), ni de partage d'urinoir avec notre bon vieil entarteur mondialement connu…
Qu'à cela ne tienne, le festival a décidé de se réinventer et de quelle façon ! Amener les films dans nos salons via une plateforme numérique simple d’accès (un miracle quand on connait l’organisation tjs un peu en mode dilettante)
Il n’en fallait pas plus à Olivier pour s’exiler une semaine dans son appartement, lancé dans un marathon de films. On (Lolo et moi) n’a quand même daigné aller le rejoindre pour une salve de 4 films triés sur le volet. Plus une poignée de court métrage dans la foulée…
Abondamment relaté via notre groupe Facebook, bon nombre de films ont été mis en lumière par nos soins.
Je vais don ici, m’attarder sur l’un d’entre eux. Non, pas le meilleur de tous. Pas le plus fendard non plus. Mais plutôt celui qui a vu germer en nous les prémices d’un débat (qui dure encore aujourd’hui !) sur les tenants et aboutissants de cette petite pépite qui sort d’on ne sait où…
Je vous présente :
De Damian Mc Carthy (Angleterre)
Ayant désespérément besoin d'argent, Isaac accepte un emploi pour s'occuper de la nièce d’un ami, Olga, pendant quelques jours. Mais il y a un hic. Il doit porter un harnais et une chaîne en cuir qui limitent ses mouvements à certaines pièces afin de protéger l'état mental extrêmement fragile d'Olga. Une fois laissée seule avec Isaac, Olga présente un comportement erratique tandis qu'Isaac fait d'horribles découvertes dans la maison qui déclenchent un souvenir profondément enfoui et traumatisant.
Avis:
Beuuuuuuuurk… Quelle affreuse affiche, me direz-vous ! J’avoue, faute de goût, il y a ! Pire, dès le départ, le film a tout du film-boulet par excellence. Dès l’instauration de l’intrigue, on ne croit pas une seconde au job proposé au héros du film. Et c’est devant nos yeux incrédules que le réalisateur nous fait avaler la pilule en poursuivant son intrigue comme si de rien n’était : une histoire sur fond de bizarreries, d’amnésie partielle et de secrets honteux bien enfouis
Petit à petit va s’instiller une ambiance malsaine et délétère qui ne nous quittera plus jusqu’au final. Et cela, grâce à une bonne interprétation des personnages et à un huis clos glaçant qui nous sert ses révélations au rythme d’un sablier lancé en mode « ralenti »
Et ça marche ! On se pose des questions tout du long et encore mieux, notre interprétation de l’histoire, au-delà du mot fin, n’est tjs pas arrêtée ! A cause d’un montage scabreux ? Je ne le crois pas. Selon moi, le cinéaste a sciemment laissé des pistes ouvertes pour nous laisser dans cet étrange état de questionnement. Un acte de génie alors ? Allez savoir. Et dire que le Bifff n’as pas consacré au film de Q & R avec les auteurs ! Crime de lèse-majesté, non ?
Logiquement primé (mention spéciale au Prix de la Critique), Caveat a bien caché son jeu dès le départ. M’attendant à une simple histoire d’esprit-ogre qui se nourrirait depuis une cave sordide (ma traduc’ à moi du titre), on se retrouve au final face à un esprit frappeur terré au sous sol (Caveat se traduit par Avertissement) qui a juste un message à faire passer. Un message assassin, complexe et sanglant ! Et derrière son intrigue qui joue la carte de la fausse simplicité, le film nous a happé jusqu’au-delà de son générique final. Un tour de force qui frise le génial pour un premier film !
Ber