The Last house on the left de Dennis Iliadis (USA)

Synopsis :

Les Collingwood possèdent une maison isolée, sur les berges d'un paisible lac. C'est là, qu'un soir, leur fille, Mari, et sa copine Paige se font enlever par un psychopathe évadé, Krug, sa compagne Sadie, son frère Francis et son fils, Justin. Laissée pour morte, Mari tente désespérément de contacter ses parents, John et Emma, qui sont sa dernière chance de survie. Elle se réfugie dans une cachette qu'elle croit sûre, mais la bande l'y retrouve, et le cauchemar reprend de plus belle. Sitôt informés du drame, John et Emma Collingwood se rendent sur place, prêts à toutes les extrémités pour sauver Mari. Les tortionnaires de leur fille maudiront à jamais le jour où ils échouèrent dans "La Dernière maison sur la gauche"...

Avis collectifs :

Disons le tout de go, on est face au remake d’un film subversif de Wes Craven des années 70. La question de la légitimité d’une telle entreprise se pose toujours. Est-on là pour épater la galerie en misant sur une surenchère de violence grâce aux effets spéciaux actuels ou bien en train de remettre au goût du jour un film oublié qui trouve un véritable écho dans notre société actuelle ? Pour moi la balance reste en équilibre sur un gros point d’interrogation…

Donc si on voit le film sans à priori, celui-ci se divise en trois parties bien distinctes qui maintiendront le spectateur dans un état de tension permanent. Comme dans tout bon survival, on aura droit au vibrant hommage à Delivrance. Toute la petite épopée dans les bois où deux jeunes filles vont servir de chair à pâtée à la bande de sadique renvoie directement au film de Boorman.

Ensuite, le spectateur devra contenir ses nerfs dans une sorte de petit intermède que je nommerai « hospitalité malsaine ». Très efficace, cette scène va servir de pivot au film car quand les parents vont se rendre compte qu’ils hébergent les tortionnaires de leur chère fille, leur esprit vindicatif va s’exprimer de la plus sanglante des façons.

Tout le final est d’une violence inouïe. La caméra va devenir même un peu trop nerveuse sur les changements de plans.

A l’autopsie, le film ne révolutionne en rien le genre mais il a quand même le mérite d’ouvrir le bal de notre nuit fantastique de la meilleure des façons : avec qualité et quelques litrons de sang !

Et je dirai même que par son image finale (un petit indice pour la mémoire : petit four portatif), il provoquera un élan d’applaudissements jouissifs d’une assemblée de connaisseurs.

Ber

Ce qui est intéressant dans ce film c’est qu'il y a une gradation de la violence. Et les plus "gores" ne sont pas forcement les tortionnaires, les parents de la petite Marie ne se débrouillent pas si mal. Les objets de la vie courante peuvent faire beaucoup de dégâts physiques. La fin est tirée en longueur mais la scène finale en apothéose vaut la peine de patienter.

Lau

En 2008, [REC] nous avait d’entrée de jeu cloués à nos sièges et récoltait un large succès critique et populaire. Si l’on ne s’attendait guère à une répétition de l’histoire en ouverture de cette quinzième nuit – montoise – du film fantastique, force est de reconnaître que The last house on the left constituait une belle mise en jambes pour ce nouveau marathon cinématographique. Sans révolutionner le genre, ce remake du film de Wes Craven, à la croisée de Funny Games et de La petite maison dans la prairie, distille son lot de suspense et d’hémoglobine et nous livre une recette de gratin de tête pour le moins originale. Reste que cet honnête slasher n’est pas à mettre devant tous les yeux tant par sa scène de viol à la limite de l’insoutenable que par l’auto-justice immorale délivrée par cette famille vengeresse qui noie son chagrin dans le sang de ses bourreaux.

Olive

Passengers de Rodrigo Garcia (USA)

Synopsis :

A la suite d'un effroyable accident d'avion, une jeune thérapeute, Claire
Summers, est chargée d'aider psychologiquement les survivants. Les difficultés qu'éprouve la jeune femme à remplir sa tâche sont encore plus grandes avec Eric, un passager qui refuse son aide et profite de la situation pour chercher à la séduire. Alors que Claire tente de maintenir une distance professionnelle avec Eric, ses autres patients s'efforcent de rassembler leurs souvenirs de la catastrophe, qui ne correspondent pas à la version officielle de la compagnie aérienne. Après avoir évoqué une mystérieuse explosion, les passagers disparaissent un à un, et Claire soupçonne la compagnie d'en être responsable. Résolue à percer le mystère, Claire mène son enquête sur ce qui ressemble de plus en plus à une conspiration, tout en essayant de comprendre qui est vraiment Eric...

Avis collectifs :

La critique spécialisée avait été assassine. Maintenant je comprends pourquoi…

On est plongé en pleine tambouille romantico-psychologique tellement mièvre qu’on se demande ce qu’on fout là, à regarder cette daube.

L’élément fantastique est tellement éludé qu’à l’épilogue, on se tape royalement de l’explication finale qui étonnera peut être ceux qui n’ont pas été au cinéma depuis 15 ans !

Franchement Hollywood ne se conjugue vraiment pas avec le cinéma de genre. Il joue sur un couple d’acteurs connus (Hattaway et Patrick Wison insipides) pour espérer réunir les foules sans étoffer un quelconque scénario. Rappelez-vous l’expérience déjà si irritante du The eye avec Mademoiselle Alba.

J’arrête de gaspiller l’énergie de mes doigts en concluant que le meilleur dans ce film, c’est l’apparition de William B.Davis (alias l’homme à la cigarette) durant cinq minutes dans un rôle sans la moindre réplique.

C’est dire le naufrage…

Ber

Zzzzz zzzzzz zzzzzzz zzzzzzz zzzzzz z....

Lau

Dans le cadre du festival du film d’amour, ce navet – n’ayons pas peur des mots – aurait peut-être récolté un petit succès tant le film s’appesantit une très très longue heure durant sur la relation sentimentale qui s’établit suite à un crash aérien entre un Patrick Wilson transparent et une Anne Hathaway consternante de nunucherie. L’occasion rêvée pour notre ami Laurent de piquer un petit roupillon réparateur et pour nous autres masochistes insomniaques de déceler une infime étincelle dans ce vide cinématographique qui plagie sans vergogne et sans génie des chefs-d’œuvre tels Le Sixième Sens et The Others (devinez la suite...) Pour ma part il s’agira de la « frenchie » Clea DuVall, vue notamment dans The Faculty, 21 grammes et The Grudge. Quant à mon autre ami Berardo, j’ai cru voir son visage s’illuminer dès l’apparition du générique final. Rideau et c’était pas trop tôt !

Olive

The Chaser de Na Hong-Jin (Corée du sud)

Synopsis :

Joong-ho, ancien flic devenu proxénète, reprend du service lorsqu'il se rend compte que ses filles disparaissent les unes après les autres. Très vite, il réalise qu'elles avaient toutes rencontré le même client, identifié par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance alors dans une chasse à l'homme, persuadé qu'il peut encore sauver Mi-jin, la dernière victime du tueur.

Avis collectifs :

La Corée du sud est un pays qui bouge bien question cinéma. Une nouvelle pépite va venir soutenir ce postulat.

Ce film dont le pitch ressemble à s’y méprendre à celui du culte Seven (un tueur qui se retrouve très tôt chez les flics et qui jouent avec eux) s’en démarque pourtant très rapidement par une réalisation en phase avec le pays d’origine du film.

Au lieu de le tourner à l’américaine, le metteur en scène apporte intelligemment tout son vécu avec une hargne à mettre le doigt où cela ne tourne pas vraiment rond.

Tout le système en prendra pour son grade. Cela va de la police d’un laxisme immodéré à la mairie qui ne s’inquiète que de son image en passant par la justice qui ira jusqu’à relâcher le prévenu que tout accuse !

On se retrouve alors avec l’anti héros parfait (un ex flic devenu proxénète) qui s’acharnera à résoudre l’affaire devant l’inaptitude des autorités compétentes.

Son épopée se sublimera à l’écran entre courses poursuites haletantes, enquêtes clandestines et un entêtement hors du commun. Le film souffre de quelques longueurs mais à mon avis, elles ne sont là que pour accentuer le constat édifiant que si le rouage judicaire n’était pas si larvé, le calvaire de la dernière victime n’aurait pas duré si longtemps.

Tout le final est franchement de haute volée avec quelques coups du sort superbement cinégéniques (les retrouvailles entre la victime et son tortionnaire et la découverte fortuite de la demeure du tueur) pour une histoire qui accouchera tout de même d’une sorte de justice dans la douleur.

Un grand film parfois difficilement supportable mais qui dresse le constat navrant d’une politique nationale complètement gangrénée. Du cinéma de genre avec un message très fort, qui le hisse bien au dessus de la moyenne.

Du grand cinéma quoi…

Ber

Mon préféré de la soirée.

Début du film à la manière de Columbo, on sait dès le début kiski a tué. La chasse à l'homme, ou plutôt à la femme, commence dans une inorganisation de la police la plus totale.

L'innocente victime meurtrie, ligotée ne devra compter que sur son instinct de survie; et sur la ténacité de son proxénète qui la cherche sans relâche tout au long du film. Morale de l'histoire " Qui cherche, trouve ! "

La première partie du film m'a beaucoup plu, aucun plan sanglant, uniquement les descriptions sur le modus operandi du tueur en série. Ca laisse l’imagination travailler, et ça c'est bien.

Lau

Le cinéma coréen ne fait décidément rien comme les autres. Après le brillant The Host où une fillette armée d’un arc surpassait en courage et en intrépidité le monde adulte qui l’entourait face à une grosse bébête genre Godzilla des Caraïbes, c’est cette fois au tour d’un ex-flic reconverti en proxénète de damer le pion à un appareil policier stupide et laxiste dans la chasse à un tueur en série qui n’a pourtant pas l’intelligence diabolique d’un Hannibal Lecter. Intense et flamboyante, cette nouvelle pépite asiatique en or – à l’image de sa photographie, sublime – nous essouffle tels les antagonistes de ce thriller nerveux au rythme de courses-poursuites piétonnes mais néanmoins haletantes et qui feraient passer le Vin Diesel motorisé de Fast and furious pour un marchand de crèmes glacées. Plutôt que de jouer la carte du whodunit, le film se veut aussi et surtout une satire à la fois drôle et pathétique d’une société coréenne inerte et refermée sur elle-même et nous renvoie, à des milliers de kilomètres de distance, à notre propre mode de vie d’occidentaux hyper consommateurs, où la déliquescence prime sur le progrès et la résignation sur l’esprit d’entreprise. Un thriller social et ludique en somme, à la croisée des frères Dardenne et de David Fincher. Good deal !

Olive

Morse de Tomas Alfredson ( Suède)

Synopsis :

Oskar est un adolescent fragile et marginal, totalement livré à lui-même et martyrisé par les garçons de sa classe. Pour tromper son ennui, il se réfugie au fond de la cour enneigée de son immeuble, et imagine des scènes de vengeance. Quand Eli s'installe avec son père sur le même pallier que lui, Oskar trouve enfin quelqu'un avec qui se lier d'amitié. Ne sortant que la nuit, et en t-shirt malgré le froid glacial, la jeune fille ne manque pas de l'intriguer... et son arrivée dans cette banlieue de Stockolm coïncide avec une série de morts sanglantes et de disparitions mystérieuses.
Il n'en faut pas plus à Oskar pour comprendre : Eli est un vampire. Leur complicité n'en pâtira pas, au contraire...

Avis collectifs :

Morse est une relecture originale du mythe du vampire avec une attention toute particulière sur l’aspect romantique.

Qu’il est vivifiant de se voir proposer autre chose sur un sujet ultra rabâché au cinéma. On sent tout de suite qu’on est dans une sensibilité toute européenne au travers de ces deux personnages vivant dans la banlieue enneigée de Stockholm.

On se retrouve en pleine histoire d’amour entre deux enfants aux portes de l’adolescence. Tout cela se met gentiment en place jusqu’à ce que la véritable nature de la nouvelle voisine éclate au grand jour.

Les deux parias vont encore plus se rapprocher avec pour toile de fond une violence exacerbée nécessaire à la survie de la jeune vampire.

Le réalisateur maitrise de main de maître son sujet en jonglant génialement entre moments de tendresse et actes de barbaries à la limite du soutenable.

Ce sera sur un sans faute que le film se clôturera grâce à une ultime scène empreinte de bestialité dans une piscine dont l’eau va irrémédiablement prendre des teintes rouges.

Un film pas comme les autres et c’est bien pour cela qu’il tient le haut du pavé !

Ber

4ième film assez calme : Morse. Une histoire d'amitié entre un enfant et « une vampire ». Une relation contre nature qui né et croît progressivement. Tout tourne autour de l'univers familial et écolier du jeune garçon; je trouve un peu dommage que le quotidien de « la vampire » soit aussi peu riche, sa personnalité aurait pu être exploitée un peu plus au travers des mésaventures nocturnes. Pour ce dernier film, j'aurai préféré le style, "Y-a-t il un vampire dans l'avion ?" ou " Y-a-t il un vampire pour sauver la reine ?"

Lau

S’il n’avait été précédé de critiques élogieuses, nul doute que Morse aurait suscité un certain scepticisme parmi l’assistance (notez au passage mon goût prononcé pour les allitérations). « Un film de vampires dites-vous? Astiquez les miroirs, affûtez les pieux et enduisez-vous de beurre à l’ail, voilà une énième resucée (c’est le cas de le dire) du genre. » Il est vrai que le film de vampires est au cinéma fantastique ce que l’EPO est au coureur cycliste moderne. Oui mais voilà, Morse n’est pas un film de vampires comme les autres. Délaissant l’imagerie habituelle du genre, Morse concentre son action sur la relation qui s’établit entre un jeune garçon introverti et brimé par ses pairs et une petite fille vampire dont les motivations étaient jusqu’alors dictées par sa condition hors-norme. Peu à peu, ces deux êtres plus semblables qu’il n’y paraît vont se rapprocher et découvrir chez l’autre ce qui leur faisait défaut : amitié, courage, confiance et acceptation de soi. Dans un style tout en retenue et en finesse qui lorgne allègrement vers le film social, Tomas Alfredson filme ses jeunes acteurs – époustouflants de réalisme – sur fond de paysages enneigés, ce qui renforce encore un peu plus la solitude et la détresse des personnages. Fait assez rare pour un film classé crucifix (pardon, je n’ai pas pu m’en empêcher), le réalisateur suédois privilégie en outre l’émotion à l’hémoglobine. Dans une scène assez symptomatique de ce parti pris original, on voit notre héroïne aux canines acérées fondre sur sa victime pour assouvir son appétit sanglant. Là où d’autres auraient fait étalage d’un penchant certain pour l’abattage intensif, Alfredson prend littéralement ses distances avec le lieu du crime et parvient à insuffler de la poésie dans cet acte certes barbare mais ô combien vital. Le reste de ce chef-d’œuvre nordique qui sort des sentiers battus est à l’avenant, tantôt cruel, tantôt mélancolique, mais toujours attachant et empreint de romantisme. Une belle manière de clôturer cette nuit « fantastique » avec le sentiment du devoir accompli !

Olive

7. NUIT DU FANTASTIQUE 2009

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