De quoi ça parle ? :

Un jeune homme se suicide sous une rame de métro et se réveille dans une nouvelle dimension très aseptisée.

Un peu d'histoire :

Norway of Life est le grand vainqueur de l'édition 2007 du Festival du Film Fantastique de Gérardmer avec quatre récompenses : le Grand Prix, le Prix de la Critique Internationale, le Prix du Jury Jeunes et Prix du Jury Sci Fi.

En plus de ses prix à Gérardmer, Norway of Life a remporté le Prix ACID en mai 2006 à Cannes. Le film s'est également vu décerner trois Amanda Awards (l'équivalent norvégien de nos César) : Meilleur acteur, Meilleur réalisateur et Meilleur scénario.

Que du trivial :

Traduction littérale du titre : "L'Homme gênant".

Note imdb (juin 2010) : 7,5 /10 (3529 votes)

Avis partagés :

Tel le retentissement de l’ultime écho du douzième coup de minuit, la rubrique « Un film référence : 2 avis » va tirer sa révérence après une dernière critique (qui portera donc son compteur à 12) toujours passionnée, jamais assassine.

Pour clôturer ce feuilleton, j’ai voulu mettre en exergue le cinéma scandinave qui connaît réellement un grand boum grâce à sa filière cinéma de genre. En marge de la médiatisation de l’adaptation suédoise de Millenium au cinéma, je pourrai citer les quelques perles danoises de Anders Thomas Jensen (Adam’s apples et les bouchers verts)), le très bon Sleepwalker de Johannes Runeborg (Suède) et on pourrait même voguer jusqu’au large de l’Islande grâce à Antti-Jussi Annila et ses deux métrage que sont Jade warrior et plus récemment Sauna.

Dans Norway of life, tout part d’un postulat assez dément qui voit le film débuter par le suicide du héros ! Cet acte désespéré au possible nous ouvrira les portes d’un monde quasi identique au nôtre, à la différence près qu’il est totalement dépourvu d’émotions ou de saveurs. Tout le monde affiche un bonheur béat sans sourciller. Notre suicidaire de service va logiquement y adhérer de prime abord jusqu’à ce que le vernis s’écaille au fur et à mesure que le manque de passion de ses amantes lui explose au visage.

Sa rébellion prendra alors deux formes. Un nouveau suicide en trois actes qui nous offrira un superbe visuel lorsque Andreas se relèvera péniblement d’un troisième écrasement consécutif par un train (le clin d’œil à Romero est évident). Le constat sera sans appel : la mort lui est interdite et les blessures demeurent éphémères. Ensuite sa croisade perdurera par la découverte fortuite d’un minuscule trou au travers duquel s’échappe un tremolo de saxophone accablé. Cette nouvelle quête fera encore plus de lui l’élément perturbateur d’un monde qui se suffit largement à lui-même.

Tel le Sam Lowry de Brazil, la société le considérera comme un dissident, un grain de sable qui pourrait déséquilibrer un système bien ancré. Le parallélisme avec l’œuvre de Gilliam est pour moi une nouvelle référence évidente.

La critique sociétale est assez appuyée au travers de la vie de ce monde- Purgatoire où tout est balisé. Une société ultra conformiste qui a un réel écho face à l’environnement offert aux jeunes de l’an 2000 (les publicités qui nous forcent à ressembler à des canons standardisés). Et les tendances suicidaires d’Andreas peuvent s’apparenter aisément à la surconsommation d’antidépresseur qu’absorbe la population mondiale.

Un film qui soutient son propos jusqu’au dernier plan. C’est un véritable coup de force avec un synopsis de départ si alambiqué. J’ai bien du mal à lui trouver le moindre défaut à ce petit bijou dans son genre.

Note : 16/20

Ber

Un comptable au bout du rouleau se jette sous une rame de métro et atterrit dans une cité sans nom où tout semble désormais lui sourire. Nouvel emploi, nouveau logement et filles faciles, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, à quelques détails près. Les aliments y sont insipides, les sentiments factices, les blessures, même les plus graves, cicatrisent miraculeusement et le passe-temps favori des habitants du coin consiste à feuilleter à longueur de journée des catalogues de mobilier scandinave et à redécorer à l’infini leur modeste trois-pièces. Tel le sauvage du roman d’Aldous Huxley cité précédemment, notre comptable suicidaire et suicidé se refuse à vivre dans cette société aseptisée et va braver tous les interdits pour y déceler une étincelle d’humanité, au risque de se perdre à nouveau. Purgatoire, récit initiatique, satire sociale, Norway of life est sujet à diverses interprétations et surprend par sa mise en scène épurée traversée de fulgurances visuelles (ah! ce magnifique contre-jour "zombiesque" dans le métro) et par le jeu "humain mais pas trop" de ses comédiens qui contribue grandement à l’atmosphère étrange et désincarnée de ce très beau film scandinave dans la lignée d’Adam’s apples et Festen.

Note : 16/20

Olive

12. DEN BRYSOMME MANNEN de Jens Lien

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