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Ze-Fantastique-Four
15 avril 2010

1. Visite au BIFFF 2010

ikigami

 

Ikigami de Tomoyuki Takimoto (Japon)

 

Synopsis :

Fujimoto est l'un des fonctionnaires chargé de délivrer l'Ikigami, le préavis de mort. Ceux qui le reçoivent apprennent qu'ils n'ont plus que 24 heures à vivre. Et tous se posent la même question : que faire de leurs dernières heures ?

Avis collectifs :

Ce film japonais est franchement non dénué de qualités. Sa force réside dans le capital sympathie accordé à ces personnages via de poignantes scènes, au sentimentalisme exacerbé, qui fonctionnent royalement. J’en veux pour preuve le suicide télévisé d’un chanteur en devenir qui ne manquera pas de faire pleurer dans les chaumières. La toile de fond est beaucoup plus sombre à l’image du pitch. Le réalisateur dépeint une société ultra calibrée que n’aurait en rien reniée le visionnaire George Orwell. Sincèrement le mix de ces deux ingrédients passe étonnamment bien à l’écran

 

Malheureusement le métrage souffre également de quelques défauts. Avec son dépassement des deux heures de programme, on ressent fort que le récit est tiré d’un manga qui s’étale certainement sur pas mal d’épisodes. Pourtant l’essence de l’œuvre papier semble retranscrite sans pour autant empêcher le ressenti d’un principe scénaristique qui peut se répéter indéfiniment. Dommage.

 

Ikigami a tout de même l’intelligence de maintenir une sorte d’ambiguïté au point de vue du contexte sociologique. On oscille entre un constat de résignation populaire et une révolution mutique mais existante. Une subtilité qui fait toujours débat entre mes deux condisciples et moi.

 

Le film reste, au final, très recommandable mais il lui qui manque tout de même le petit quelque chose qui le rendrait indispensable.

 

Ber

 

 

 

Faute de nuit fantastique au Plaza cette année et - en ce qui me concerne - dans l'impossibilité pratique de me rendre 3 jours de suite dans la cité du Doudou, c'est à Bruxelles, et plus précisément à Tour & Taxis, que nous avons entamé notre périple annuel. Très vite les choses partirent en sucette selon l'expression consacrée. Après un bug informatique qui transforma la file d'attente aux caisses en parade zombiesque et un pépin technique en salle de "projection" (le DVD a remplacé ici la bonne vieille péloche), Ikigami commençait avec une grosse demi-heure de retard et les défaveurs - infondées- du pronostic. Surprise! Malgré une indéniable lenteur narrative et un postulat de départ excluant tout retournement de situation sensationnel, Ikigami constitue une satire intelligente de l'empire du soleil levant qui privilégie la prospérité de la nation (en japonais dans le texte) au détriment des libertés individuelles et de l'accomplissement personnel. A travers les destins avortés de trois infortunés quidams, cette illustration d'une certaine forme d'euthanasie à grande échelle pose des questions dérangeantes et, si elle n'en fournit pas de réponses définitives, instille le doute et la réflexion dans l'esprit du spectateur qui, à l'instar du personnage principal, finit par s'interroger lui-même sur le bien fondé de cette pratique. Une pratique barbare certes mais pas si futuriste qu'il n'y paraît au regard de certaines émissions de trash TV.

 

Olive

 

 

 

pontypool

 

Pontypool de Bruce McDonald (Canada)

 

Synopsis :

Pontypool, Ontario. Grant Mazzy, autrefois grande star de la radio nationale, se dirige, comme chaque matin à la station radio de la ville, situé dans le sous-sol de l'église. Il y rejoint Sydney et Laurel, les standardistes. Mais en plein milieu de la matinée, des émeutes font rages dans la région : un terrible virus vient d'être relâché. L'équipe n'a pas le choix : rester dans le sous-sol et informer les populations

Avis collectifs :

Mon gros coup de cœur !

 

Pourtant il  y une condition majeure pour vivre pleinement cette expérience inédite au cinéma. Cette formalité est malheureusement inconsciente et sera singulière à chaque personne. En fait il faut être directement happé par la voix radiophonique qui ouvre le film bien avant que l’image ne fasse son apparition.

 

Si cette condition est remplie, attendez-vous à prendre un pied indescriptible sur ce huis clos pas comme les autres. C’est vrai qu’il ne se passe pas grand-chose dans la première moitié du film. Mais c’est en tout état de cause car l’on se trouve face à une instauration d’ambiance qui va crescendo au fur et à mesure que la radio locale reçoit des bulletins d’information sur la propagation d’un élément pathogène qui rend la population hystérique.

 

Une fois le bazar bel et bien installé, on va passer par tous les états. La circonspection au vu de la situation chaotique. La chair de poule lorsqu’une des employées de la radio  se transforme en furie épileptique. L’interrogation face à un mode de propagation mystérieux (la diction de certains mots !). Ou encore l’hilarité lorsque les acteurs tentent de dialoguer en français d’une  façon très approximative (car le virus se transmettrait vie des mots en anglais !).

 

On pourrait ergoter sur certaines facilité de scénario (le docteur qui pénètre les studios par on ne sait où !) mais pour moi cela me paraît incongru face à l’originalité  du propos et au plaisir fou emmagasiné tout au long du film.

 

J’adore aussi le parti pris du hors champ de l’infection qui se propage dans la ville. Ce petit bâtiment qui émet et reçoit des informations est le lieu idéal pour construire un film intelligent sans en mettre plein la vue. Ce camp retranché de fortune bravera même l’ennemi invisible en se creusant les méninges pour essayer de combattre la toxicité des mots infectés. Voilà qui augmente encore l’argumentaire scénaristique du choix de ce lieu bien précis !

 

L’épilogue de cette aventure sera franchement irrévocable mais ce n’est pas pour autant que le réalisateur ne nous gratifiera pas d’une scène, le générique de fin défilant, dont l’absurdité n’a d’égal que le niveau de notre incompréhension. Putain quel pied mes aïeux ! Je ne sais pas si l’enthousiasme se réitérera sur une seconde vision mais peu importe, il faut prendre le bonheur là où il est! En instantané !

 

Ber

 

 

Second film de l'après-midi (décidément tout fout le camp), Pontypool m'avait déjà laissé perplexe par son synopsis : la parole vectrice d'un virus qui transforme les habitants d'une paisible bourgade en zombies assoiffées de sang. Si ça devait se produire un jour, en toute connaissance de cause les fonctionnaires seraient appelés à disparaître en premier lieu. Toujours est-il que mes craintes furent amplement justifiées dès l'intro du film, véritable apologie du bavardage certes censée illustrer son propos mais pas au point de nous plonger dans une léthargie profonde. Il fallut en effet patienter une bonne demi-heure (qui me parut une éternité) pour qu'enfin débute l'extermination en règle de toute cette engeance sonore dans une atmosphère proche de la fanfaronnade qui ne ravira (et encore) que les amateurs de séries Z tant les effets spéciaux paraissent fauchés et les acteurs plus prompts à jacasser qu'à clamser. Entre humour potache à deux balles, dialogues ineptes et tentatives d'éradication du phénomène guère convaincantes (le français serait-il moins contagieux que l'anglais?), Pontypool aura surtout le mérite de nous faire regretter la disparition du cinéma muet. C'est déjà ça!

 

 

Olive

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Ze-Fantastique-Four
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