Bak-Jwi de Park Chan-Wook (Corée du sud)

Synopsis :

Sang-hyun est un jeune prêtre coréen, aimé et respecté. Contre l'avis de sa hiérarchie, il se porte volontaire pour tester en Afrique un vaccin expérimental contre un nouveau virus mortel. Comme les autres cobayes, il succombe à la maladie mais une transfusion sanguine d'origine inconnue le ramène à la vie. De retour en Corée, il commence à subir d'étranges mutations physiques et psychologiques : le prêtre est devenu vampire. Mais la nouvelle de sa guérison miraculeuse attire des pélerins malades qui espèrent bénéficier de sa grâce. Parmi eux, Sang-hyun retrouve un ami d'enfance qui vit avec sa mère et son épouse, Tae-Ju. Il succombe alors à la violente attirance charnelle qu'il éprouve pour la jeune femme...

Avis collectifs :

Park Chan-Wook alterne le chaud et le froid. Doté d’une photographie classieuse du meilleur aloi, le film se perd pourtant parfois en cassure de rythme intempestive. On ne peut pourtant pas lui reprocher un scénario assez fouillé pour un film de genre mais malgré tout un grand sentiment d’avoir tiré en longueur l’histoire ne nous quittera plus, arrivé à la mi-course.

Le réalisateur appuie très (trop ?) fort sur le côté sexué des vampires pour le plus grand plaisir de notre Laurent national. C’est un parti pris mais de mon côté, je lui préfère les envolées poétiques (les sauts gracieux des vampires de toits en toits, le final crépusculaire magnifié par l’espace désertique) ou encore les gags absurdes si cher au cinéma asiatique (le plantureux copain comateux qui sert de garde manger ou le fantôme du mari cocu qui apparait à tout bout de champ !).

Un constat mi-figue mi-raisin mais la balance basculera finalement tout de même vers le côté positif.

Ber

Retour à la maison mère pour le film le plus attendu, Thirst, ceci est mon sang de Park Chan-wook. Le réalisateur sud-coréen, toujours attendu au tournant depuis Old boy, allait-il récidiver? Le moins que l'on puisse écrire est que son personnage principal, un jeune prêtre au bout du rouleau, est aussi torturé que le tueur (au) marteau du chef-d'oeuvre précité. Désireux d'en finir avec la vie mais conscient que le suicide est contraire à sa religion, Sang-Hyeon (Song Kang-ho, déjà vu dans The host) se propose de servir de cobaye dans la recherche d'un vaccin contre une forme de lèpre. Terrassé par la maladie il ne doit son relatif salut qu'à une transfusion de sang contaminé (on ne sait trop comment, là n'est pas le propos) par un bacille bien plus virulent, celui du vampirisme. Petit à petit il va se découvrir de nouvelles capacités et un goût immodéré pour l'hémoglobine peu compatible avec son statut ecclésiastique. Park Chan-wook décrit avec minutie et sans aucun parti pris les changements radicaux qui vont s'opérer chez son "héros", tiraillé entre sa foi en Dieu et le mal qui le ronge inexorablement. Parallèlement à ses états d'âme et aux multiples rencontres jalonnant sa "renaissance", il installe un climat à géométrie variable, tantôt austère comme les murs d'une cellule d'isolement, tantôt lumineux à l'image d'un final littéralement flamboyant où il est question de paix et de rédemption. Malgré quelques longueurs et sans atteindre au génie d'Old Boy, le cinéaste sud-coréen jette un regard neuf et quasi clinique sur un thème archi-classique et livre une fois de plus un film ambitieux, captivant et personnel (en dehors d'un emprunt évident à Marc Dorcel!)

Olive

Triangle de Christopher Smith (Angleterre)

Synopsis :

Perdus dans le triangle des bermudes, les passagers d'un bateau chavirent et rejoignent un mystérieux navire abandonné. A bord, ils devront combattre leur côté sombre.

Avis collectifs :

Le film laisse vite le spectateur hébété devant une répétition anormale des événements. Pire, le dit spectateur (moi en l’occurrence) passe totalement à côté des clefs balisées par le réalisateurs (le mythe de Sisyphe est récité par un personnage) car ses méninges se trouvent en surrégime devant les possibilités offertes par le scénario.

Décidé à se laisser porter par l’histoire, je resterai circonspect au final. J’aurais mieux vu ce type de construction, une sorte de boucle temporelle immuable, être affectée à un épisode de 50 minutes d’une série fantastique.

Voilà c’est dit.

Ps : Dédicace spéciale à la sublime Melissa Georges, nouvelle égérie du cinéma bis (30 jours de nuit, Waz…)

Ber

Coup d'oeil dans le rétro et légère infraction à notre politique avant-gardiste avec cette réalisation de 2009 signée Christopher Smith (Creep). Melissa George y campe une jeune fille mal dans sa peau embarquée un peu malgré elle dans une croisière en mer qui va virer au cauchemar. Suite au naufrage de leur frêle esquif survenu au cours d'une tempête aussi violente qu'inopinée, elle et ses compagnons d'infortune trouvent refuge à bord d'un sinistre paquebot, terrain de jeu (de massacre) d'un mystérieux tueur masqué. Aventure, anticipation, slasher, fantastique, Smith ratisse large avec ce film à tiroirs plus intelligent qu'il n'y paraît mais qui risque d'en rebuter plus d'un. Les teenagers en mal de sensations seront déconcertés par ce film pop-corn plus finaud que la moyenne et dont la chronologie narrative en boucle n'est pas sans rappeler L'armée des 12 singes de Terry Gilliam ou Timecrimes (voir critique par ailleurs) et l'amateur de film de genre prendra la poudre d'escampette devant ce casting juvénile. A vous de trancher!

Olive

WEEK-END FANTASTIQUE 2010

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